LE CHANTIER DES COLLECTIONS TEXTILES

© Lyon, musée des Tissus - Sylvain Pretto

LE CHANTIER DES COLLECTIONS TEXTILES

Après plus d’une année de déménagement, près de 800 000 œuvres textiles présentes dans l’hôtel particulier de Villeroy depuis 1891, sont désormais dans des réserves temporaires externalisées où le chantier des collections est engagé depuis février 2023.


Témoignage inestimable du patrimoine textile de l’humanité depuis l’Égypte pharaonique jusqu’à nos jours, ces collections présentent une grande variété de typologies : fragments, laizes, robracks, costumes et accessoires, tapis, tapisseries, dentelles, passementeries, albums d’échantillons, ainsi que des documents graphiques liés à la production (mise en carte, pochoir, ...) ou encore des outils techniques liés à la fabrication (métiers à tisser, rouleau et bloc d’impression, ...)

Les textiles anciens sont extrêmement sensibles à la lumière, à la poussière, à l’humidité, aux changements climatiques, aux contraintes physiques (pliures, torsions) et aux organismes nuisibles (insectes, moisissures). Dans les réserves l’équipe scientifique dispose des conditions matérielles pour assurer la conservation des œuvres et mettre en œuvre le chantier.


  Dans les coulisses du chantier, regard sur les étapes de la chaîne de traitement

  • Manutention, déballage de la pièce de son conditionnement d’origine,

  • Vérification de l’identité de l’œuvre, de son numéro d’inventaire et de sa localisation,

  • Prise de mesure et dépoussiérage si nécessaire,

  • Constat de l’état de conservation,

  • Préconisations de conservation et d’utilisation à court, moyen et long terme, interventions ou programmation de restauration,

  • Prise de vue,

  • Reconditionnement optimal de l’œuvre dans des matériaux adaptés pour la préserver du temps et assurer ses futurs mouvements en toute sécurité (déménagement dans les réserves définitives, prêts, etc.)

  • Saisie informatique de toutes ces interventions réalisées dans la base de données.

Ce mode opératoire permet d’examiner les œuvres au fur et à mesure, offrant un moment privilégié de (re)découverte et d’émerveillement pour les membres de l’équipe.


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LE CHANTIER DES COLLECTIONS DES ARTS DÉCORATIFS ET GRAPHIQUES

© Lyon, musée des Tissus - Sylvain Pretto

LE CHANTIER DES COLLECTIONS DES ARTS DÉCORATIFS ET GRAPHIQUES

Dans le cadre de la restauration de l’hôtel de Lacroix-Laval, toutes les œuvres présentes depuis 1925 dans le bâtiment ont été inventoriées, déménagées et sont à présent protégées dans une réserve temporaire externalisée.


  Restaurer le prestige de son patrimoine pour le projeter vers l’avenir

Cet important chantier a permis de recenser plus de 36 000 pièces et de connaître avec précision l’ensemble des trésors conservés : mobilier, orfèvrerie, céramique, laque, vitrail, horloge, ivoire, verrerie, émail, arme, papier peint, peinture, sculpture, dessin et estampe.

Cette richesse, tant en qualité qu’en nombre, atteste du caractère exceptionnel de cette deuxième collection française d’art décoratif, après le Musée des arts décoratifs à Paris.

Cette étape a également permis d’engager une première vague de restaurations des pièces maîtresses de la collection qui seront mises en lumière au fil du nouveau parcours de visite :

  • Le vitrail «  La légende de la licorne » de Lucien Bégule, restauré grâce au mécénat de la fondation AG2r la Mondiale.

  • Le clavecin Donzelague, déposé à la Cité de la Musique - Philharmonie de Paris en attendant de résonner au cœur du nouvel auditorium.

  • Deux huiles sur toile de Jean Pillement, représentant des chinoiseries ont retrouvé leur beauté d’origine.

LES DÉCOUVERTES DU CHANTIER DES COLLECTIONS DES ARTS DÉCORATIFS

Le vitrail de Bégule en cours de restauration dans l’atelier d’Isabelle Baudoin
© Lyon, musée des Tissus
Le vitrail de Bégule en cours de restauration dans l’atelier d’Isabelle Baudoin
© Lyon, musée des Tissus

Vitrail "La Légende de la licorne"

Le vitrail La Légende de la licorne a été redécouvert en 2020, à l’occasion du chantier des collections des arts décoratifs et fait l’objet d’une restauration d’envergure par l'atelier de vitrail Isabelle Baudoin. Entièrement remonté et restauré, il sera mis en valeur dans le nouveau parcours de visite.


Ce vitrail a bénéficié d’une restauration rendue possible grâce au soutien de la Fondation d’entreprise AG2R LA MONDIALE pour la vitalité artistique.

Céline Liard, secrétaire générale de la Fondation, revient sur ce soutien.


  Pouvez-vous rappeler les actions de la Fondation, ses grands axes d’interventions ?

La Fondation œuvre en faveur de la promotion de la vitalité artistique dans les territoires. Cela se traduit par des soutiens accordés à des projets relevant de trois domaines : la préservation du patrimoine artistique, la valorisation de la création contemporaine et, enfin, la promotion des métiers d’art.

L’attachement de la Fondation à la préservation du patrimoine artistique s’inscrit dans une démarche d’intérêt général. Plus largement, elle fait écho à l’engagement de ses fondateurs en faveur des territoires.


  Quels sont les enjeux de votre engagement pour la vitalité culturelle ?

Notre enjeu est double.

Il s‘agit d’une part de favoriser la vie artistique et culturelle dans les territoires. La Fondation concentre ses dons sur des initiatives portées par des acteurs ayant d’abord et avant tout un rayonnement régional voire local.

D’autre part, nous souhaitons accompagner les projets à finalité exclusivement artistique. Les arts sont ici appréhendés au sens premier, comme une fin en soi. En d’autres termes, ce positionnement exclut du champ tout projet introduisant une autre dimension, qu’elle soit sociale, environnementale, sportive ou autre.


  Quel est votre lien avec le musée des Tissus ?

C’est un lien de confiance réciproque fondé sur une action de restauration d’un patrimoine verrier majeur : le vitrail de Lucien Bégule.


  Pourquoi votre choix s’est-il porté sur la restauration du vitrail de Lucien Bégule ?

Il y a deux raisons à cela. D’abord, ce projet s’inscrit pleinement dans le champ d’intervention de la Fondation en matière de préservation du patrimoine artistique, qui plus est lyonnais. Ensuite, l’œuvre en question, sans l’apport de la Fondation, aurait pâti d’un report sine die, pouvant aggraver son état de conservation.