Chantier des collections textiles et d'arts décoratifs
LE CHANTIER DES COLLECTIONS : ÉTAPE FONDAMENTALE POUR LA RENAISSANCE DU MUSÉE
Depuis la fermeture du musée pour entamer le chantier architectural, l’équipe scientifique a engagé un chantier plus méconnu du public, celui de ses collections.
Après avoir achevé le chantier des collections d’arts décoratifs et d’arts graphiques fin 2021, celui des collections textiles a démarré en février 2023.
Qu’est-ce qu’un chantier des collections ?
Terme spécifique à l’univers muséal et patrimonial, le chantier des collections intègre une succession de tâches à accomplir méthodiquement sur les pièces, au cours d’une chaîne opératoire respectant rigoureusement un protocole établi.
Il s’agit surtout d’une opération d’envergure qui mobilise l’intervention parfaitement orchestrée de professionnels à l’expertise complémentaire, tels que des conservateurs et des restaurateurs du patrimoine, des régisseurs, des documentalistes, des photographes, des emballeurs et des transporteurs.
Une opportunité unique de faire un état des lieux complet des œuvres conservées
Après avoir déménagé et redéployé l’intégralité des collections dans des réserves temporaires externalisées, l’équipe du musée opère sur des chaînes de traitement pour recenser les œuvres.
Il s’agit de les sortir de leur conditionnement d’origine, constater leur état de conservation, détecter les besoins de restauration, prendre leurs mesures, les photographier, vérifier et mettre à jour leurs informations dans la base de données, puis de les reconditionner pour les conserver dans le respect des normes « musée de France ».
Un moment sans précédent dans l’histoire du musée
Une opération de taille, compte tenu de la particularité du musée qui conserve la plus importante collection textile au monde couvrant 4 500 années d'histoire et la deuxième d’arts décoratifs en France, un ensemble d’objets patrimoniaux de nature très variée : textile, mode, arts décoratifs, arts graphiques, ouvrages, œuvres picturales, ...
Ce vaste chantier rend possible l’établissement d’un inventaire précis des trésors qui ont été collecté depuis le XIXe siècle, avant même l’ouverture en 1864 du musée d’art et d’industrie de Lyon.
Le musée disposera ainsi d’un inventaire complet de ses collections « musée de France ».
Cet important travail va permettre de connaître et de diffuser l’ensemble des collections pour imaginer le musée de demain, permettant de :
Concevoir le nouveau parcours de visite, qui sera régulièrement renouvelé, ainsi que la programmation culturelle au moment de sa réouverture au public ;
Planifier des interventions de conservation-restauration, en fonction des priorités établies par l’équipe scientifique ;
Redéployer une politique de dépôt et de prêt dans les établissements culturels en France comme à l’étranger ;
Développer la recherche scientifique sur ses collections et en lien avec d’autres musées en France et à l’étranger ;
Se projeter dans une politique d’acquisition pour enrichir la collection.
LE CHANTIER DES COLLECTIONS TEXTILES
LE CHANTIER DES COLLECTIONS TEXTILES
Après plus d’une année de déménagement, près de 800 000 œuvres textiles présentes dans l’hôtel particulier de Villeroy depuis 1891, sont désormais dans des réserves temporaires externalisées où le chantier des collections est engagé depuis février 2023.
Témoignage inestimable du patrimoine textile de l’humanité depuis l’Égypte pharaonique jusqu’à nos jours, ces collections présentent une grande variété de typologies : fragments, laizes, robracks, costumes et accessoires, tapis, tapisseries, dentelles, passementeries, albums d’échantillons, ainsi que des documents graphiques liés à la production (mise en carte, pochoir, ...) ou encore des outils techniques liés à la fabrication (métiers à tisser, rouleau et bloc d’impression, ...)
Les textiles anciens sont extrêmement sensibles à la lumière, à la poussière, à l’humidité, aux changements climatiques, aux contraintes physiques (pliures, torsions) et aux organismes nuisibles (insectes, moisissures). Dans les réserves l’équipe scientifique dispose des conditions matérielles pour assurer la conservation des œuvres et mettre en œuvre le chantier.
Dans les coulisses du chantier, regard sur les étapes de la chaîne de traitement
Manutention, déballage de la pièce de son conditionnement d’origine,
Vérification de l’identité de l’œuvre, de son numéro d’inventaire et de sa localisation,
Prise de mesure et dépoussiérage si nécessaire,
Constat de l’état de conservation,
Préconisations de conservation et d’utilisation à court, moyen et long terme, interventions ou programmation de restauration,
Prise de vue,
Reconditionnement optimal de l’œuvre dans des matériaux adaptés pour la préserver du temps et assurer ses futurs mouvements en toute sécurité (déménagement dans les réserves définitives, prêts, etc.)
Saisie informatique de toutes ces interventions réalisées dans la base de données.
Ce mode opératoire permet d’examiner les œuvres au fur et à mesure, offrant un moment privilégié de (re)découverte et d’émerveillement pour les membres de l’équipe.
Soutenu par :
LE CHANTIER DES COLLECTIONS DES ARTS DÉCORATIFS ET GRAPHIQUES
LE CHANTIER DES COLLECTIONS DES ARTS DÉCORATIFS ET GRAPHIQUES
Dans le cadre de la restauration de l’hôtel de Lacroix-Laval, toutes les œuvres présentes depuis 1925 dans le bâtiment ont été inventoriées, déménagées et sont à présent protégées dans une réserve temporaire externalisée.
Restaurer le prestige de son patrimoine pour le projeter vers l’avenir
Cet important chantier a permis de recenser plus de 36 000 pièces et de connaître avec précision l’ensemble des trésors conservés : mobilier, orfèvrerie, céramique, laque, vitrail, horloge, ivoire, verrerie, émail, arme, papier peint, peinture, sculpture, dessin et estampe.
Cette richesse, tant en qualité qu’en nombre, atteste du caractère exceptionnel de cette deuxième collection française d’art décoratif, après le Musée des arts décoratifs à Paris.
Cette étape a également permis d’engager une première vague de restaurations des pièces maîtresses de la collection qui seront mises en lumière au fil du nouveau parcours de visite :
Le vitrail « La légende de la licorne » de Lucien Bégule, restauré grâce au mécénat de la fondation AG2r la Mondiale.
Le clavecin Donzelague, déposé à la Cité de la Musique - Philharmonie de Paris en attendant de résonner au cœur du nouvel auditorium.
Deux huiles sur toile de Jean Pillement, représentant des chinoiseries ont retrouvé leur beauté d’origine.
- Les découvertes du chantier des collections
Le musée vous ouvre les portes de ses réserves, pour vous dévoiler les pièces redécouvertes par les équipes, au fur et à mesure de l'avancée du chantier des collections.
Le musée vous ouvre les portes de ses réserves, pour vous dévoiler les pièces redécouvertes par les équipes, au fur et à mesure de l'avancée du chantier des collections.