L’ACTIVITÉ DU MUSÉE PENDANT LA FERMETURE

Vue du chantier architectural de l'hôtel de Lacroix-Laval.
© Lyon, musée des Tissus — Sylvain Pretto

Pendant les travaux, pourquoi ne pas avoir laissé ouvert un des deux hôtels particuliers ?

Pendant les travaux, un important travail sur les collections est à mener, mobilisant les équipes du musée. C’est ce que l’on appelle un chantier des collections : il s’agit de recenser les œuvres qui se trouvent dans les réserves, de constater leur état, de les photographier, puis de les reconditionner avant de les déménager pour vider les bâtiments avant travaux. C’est un travail colossal compte tenu du nombre d’œuvres contenues dans les réserves du musée, sans qu’un récolement ait pu être réalisé depuis des décennies.

En effet, au cours de 150 ans d’existence du musée, les collections ont été accumulées sans toujours donner lieu à l’établissement d’inventaires.

Signe de reconnaissance de ses collections exceptionnelles, le musée a reçu l’appellation «  Musée de France ». Il a ainsi pour mission de préserver, d’enrichir, d’étudier, de valoriser les collections permanentes, reconnues d’intérêt public, et de les mettre à la disposition du public selon le code du patrimoine.

À travers ce vaste chantier des collections, le musée satisfait ainsi à l’obligation légale de récolement décennal des Musées de France.

Ce chantier ambitieux, soutenu par la Région Auvergne-Rhône-Alpes est une opportunité unique de procéder à l’inventaire des collections, de mieux les étudier et les connaître.

En outre, il est très difficile de garder une activité avec des travaux de restauration extérieure et intérieure sans porter préjudice aux collections. La mobilisation des équipes du musée sur le déménagement, sur le chantier des collections et sur l’avancement des travaux, et les menaces sur les collections en phase chantier rendent impossible l’ouverture partielle de l’établissement.

Lampassette à décor d'animaux chassant, Espagne, XVIIe siècle.
© Lyon, musée des Tissus — Sylvain Pretto

Y aura-t-il des espaces ouverts au quotidien sans avoir à acheter un billet de visite ?

À travers ce projet, il y a une volonté forte de créer autour du musée, un lieu de vie et de restituer cet écrin patrimonial aux Lyonnais.

En dehors des visites d’exposition, il sera possible de profiter du jardin de l’hôtel de Lacroix-Laval aux heures d’ouverture du musée, de se rendre à la boutique, au restaurant et d’accéder au café, dont la terrasse se trouvera dans la cour de l’hôtel de Villeroy. Un havre de paix, en plein cœur de ville !

Un auditorium de 150 places accueillera conférences, concerts, spectacles de formes diverses. Un lieu dédié aux savoir-faire textiles devrait prendre place dans le musée. Il permettra de s’initier à tout âge à l’art et au design.

Maison Ted Lapidus, Olivier Lapidus, Manteau igloo ou Paletot chinois, Paris, collection automne-hiver 1994-1995.
© Lyon, musée des Tissus — Pierre Verrier

Comment la création contemporaine sera valorisée ?

Auvergne-Rhône-Alpes est une région textile importante. Ce musée a été créé par les soyeux lyonnais et les industriels comme source d’inspiration pour nourrir les industries lyonnaises. Dans cette continuité, les collections du musée doivent rester une source d’inspiration pour les artistes et artisans contemporains. Des résidences d’artistes se tiendront dans le nouveau musée.

Depuis l’implantation de la soierie à Lyon à la Renaissance et aujourd’hui encore, le textile reste un enjeu majeur même si les entreprises et leurs productions sont moins connues du grand public. De nombreuses zones géographiques (autour de Roanne, de Saint-Etienne, du Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche…) concentrent en Auvergne-Rhône-Alpes, les industries textiles.

Nouvel équipement phare de l’histoire passée, présente et future du textile, le musée aura pour vocation de fédérer cet écosystème riche d’acteurs et d’initiatives, en favorisant les rencontres et les synergies entre entreprises et créations contemporaines.

Vue des travaux de la cour de l'hôtel de Villeroy, 1948-1950.
© Lyon, musée des Tissus — D.R.

Des fouilles sont-elles prévues ?

Le quartier d’Ainay est occupé depuis l’époque gallo-romaine, un travail va donc être mené avec les archéologues pour rendre compte de la richesse du quartier. Un diagnostic va déterminer si des fouilles doivent être entreprises. Ces études sont menées sous la supervision du service régional archéologique de la DRAC et du service archéologique de la ville de Lyon.

LE PROJET ARCHITECTURAL

Vue des travaux de l'hôtel de Villeroy, 12 juillet 1948.
© Lyon, musée des Tissus — E.Boyer

Que va-t-on détruire dans ce projet de renaissance ?

Préalablement au lancement du concours de maitrise d’œuvre, une étude patrimoniale a été conduite par la Région pour mieux connaitre les origines des différentes constructions, leurs valeurs architecturales et patrimoniales. Ceci afin de mieux appréhender les perspectives d’évolution et de transformation du musée.

Au-delà des deux hôtels particuliers XVIIIe, situés entre cour et jardin, figures importantes et classiques de l’histoire de l’architecture, le site a fait l’objet de nombreuses modifications au cours du temps. Autour de ces deux hôtels, se sont agglomérés des bâtiments par opportunité et de valeur patrimoniale moindre. Seront démolis les bâtiments qui ne présentent pas de valeur patrimoniale particulière, qui sont mal conçus ou en mauvais état et présentent des surfaces inutilisables, des escaliers empiriques, des circulations chaotiques.

Vue du Jardin de l'hôtel de Lacroix-Laval.
© Lyon, musée des Tissus — D.R.

Quel est le devenir du jardin de Lacroix-Laval ?

L’entrée des visiteurs sur le site du musée se fera par le jardin de l’hôtel de Lacroix-Laval, espace préservé au cœur du quartier d’Ainay. Situé au centre de la parcelle, le jardin devient donc un point d’accueil très identifiable et rend le musée plus visible depuis la rue de la Charité.

Ce travail fait l’objet de discussion avec la conservation régionale des monuments historiques pour ne pas dénaturer son esprit originel. Le jardin sera accessible aux heures d’ouverture du musée.