Parties supérieures de robes, ces corsages ont été créées à la Belle Époque, entre la chute du Second Empire et la Première Guerre Mondiale. La France connaît alors une effervescence artistique et intellectuelle. La mécanisation des manufactures textiles, bénéficiant d’une main d’œuvre plus abondante, participe de l’essor et du renouveau vestimentaire.

Chaque moment de la journée s’illustre dans la garde-robe.

Dix heures… Paris s’éveille, tandis que les demoiselles de ventes, les grisettes et les modistes s’affairent depuis un moment déjà, les clientes poussent les portes des grands magasins, à la recherche de nouveauté. La robe à transformation permet de changer de corsage sans changer de jupe. En effet, le bas est assorti à deux, voire trois hauts, l’un pour le jour, le second pour l’après-midi — quand ils sont trois — et le dernier pour le soir. Ils sont confectionnés dans le même tissu que la jupe, mais diffèrent par la coupe ou la profondeur du décolleté et l’ornementation. Ainsi, un corsage porté le matin au cours de la promenade sera plus sobre que celui porté lors du thé l’après-midi, et pour les soirées mondaines, un modèle plus vaporeux permet plus d’aisance pour la danse. C’est un gain de temps et d’argent considérable.

Un volume important au niveau du haut du buste et plus petit à la taille, des manches gigot — bouffantes aux épaules et resserrées aux coudes — il s’agit d’une évocation de la silhouette renaissante (en sablier) revenue à la mode. Cols montants, fronces, plis et ruchés participent au modelé du haut de la robe. Imprimés, rayures et autres broderies appliquées confèrent à la tenue toute son originalité et sa fantaisie.