VIVIENNE WESTWOOD
Robe en toile de coton ceinturée
Le style du XVIIIe siècle par Vivienne Westwood
Passionnée par l'histoire de la mode, avec une prédilection particulière pour le XVIIIe siècle, la styliste anglaise Vivienne Westwood (1941-2022) a souvent puisé son inspiration dans l’art de vivre de cette période, comme en témoigne ce modèle issu de la collection "Les femmes ne connaissent pas toute leur coquetterie", printemps-été 1996.
Des rideaux aux robes de couturier, le destin des toiles de Jouy
Le terme « toile de Jouy » désigne à partir de la fin du XIXe siècle des motifs à personnages, imprimés dans la seconde moitié du XVIIIe siècle en bleu ou en rouge pour l’ameublement.
La manufacture d’Oberkampf à Jouy-en-Josas a donné son nom à ce genre d’impressions, réalisées par de nombreuses fabriques en Angleterre et en France. Après avoir contribué à démocratiser l’usage des tissus dans les intérieurs, ces étoffes deviennent un siècle plus tard l’incarnation de l’art de vivre à la française. Tous les décorateurs s’en emparent, croyant diffuser le luxe du XVIIIe siècle.
Dès 1983, Vivienne Westwood revisite régulièrement le thème de la toile de Jouy en y associant d’autres éléments pour donner forme à son propre mélange figuratif. Elle est la première styliste à s’emparer de ces motifs d’ameublement pour les transposer dans le vêtement, avant d’être suivis par d’autres créateurs comme Jean-Paul Gautier et Jean-Charles de Castelbajac.
La toile utilisée dans la collection printemps-été 1996 reprend un motif imprimé vers 1785 à la manufacture nantaise Petitpierre : "Le mouton chéri". La composition s’inspire de la peinture Colin-Maillard de Jean-Honoré Fragonard (1732-1806) et des gravures sur le thème du "mouton chéri" de François Boucher (1703-1770).
Pour cette collection, la styliste s’inspire du costume féminin de l’époque ; les bustes sont resserrés à la taille par des corsets, les bas des corps sont cachés sous des jupes évasées. La robe conservée par le musée présente dans le dos un montage de plis évoquant les robes "à la Watteau", tandis que sa doublure nouée rappelle des techniques propres aux robes appelées "à la française".
- Exposition « Art, mode et subversion »
En 2020 et pour la première fois en France, les créations de Vivienne Westwood, provenant de la collection privée Lee Price, ont dialogué avec les œuvres d’arts textiles, de mode et décoratifs, du musée des Tissus.
En 2020 et pour la première fois en France, les créations de Vivienne Westwood, provenant de la collection privée Lee Price, ont dialogué avec les œuvres d’arts textiles, de mode et décoratifs, du musée des Tissus.