HABIT D’HOMME DIT "À LA FRANÇAISE"
Mode masculine du XVIIIe siècle
HABIT D’HOMME DIT "À LA FRANÇAISE"
Daté de la fin du XVIIIe siècle et retrouvé dans un château de la région d’Alençon, cet ensemble est un témoignage rare des tenues portées au quotidien par l’aristocratie et la riche bourgeoisie à la fin de l’Ancien Régime.
LE QUOTIDIEN DE LA MODE MASCULINE À LA FIN DU XVIIIe SIÈCLE
Composé d’une veste, d’un gilet et d’une culotte, cet habit d’homme présente une coupe caractéristique des années 1780, avec un petit col droit, un gilet assez court à pans carrés et une culotte ajustée au bas de la cuisse par des boutons.
Le velours coupé dit "miniature" combine trois couleurs : un poil vert et brun sur un fond lancé jaune, donnant une teinte d’aspect changeant selon la lumière. Cette étoffe est un exemple des façonnés tissés par les manufactures pour répondre à la demande de tissus aux décors plus simples.
Ses finitions sont particulièrement luxueuses : une doublure en satin de soie crème, un sergé de bourrette de soie grattée vert céladon pour le dos du gilet et les manches de l’habit.
Cet ensemble semble appartenir aux dernières tendances, détaillées en 1786 dans Le Cabinet des modes : en "velours de printemps1", il est de "la couleur qui commence à régner pour le drap, […] le vert naturel bien noir, autrement dit le Vert-Dragon2", et suit le précepte énonçant qu’"avec toutes les couleurs des habits, mettez une doublure blanche, avec passepoil, et vous serez parfaitement à la mode3".
TÉMOIN D’UN ART DE VIVRE
Les costumes d’homme du XVIIIe siècle conservés dans les collections muséales sont le plus souvent des habits d’apparat en riches soieries avec de luxueuses broderies de couleurs, d’or et d’argent. Cet ensemble complet – bien que les boucles de la taille et des genoux manquent à la culotte – est dans un état de conservation exceptionnel, malgré quelques décolorations et écrasement du poil.
Mode d'acquisition
Achat en vente publique par préemption en 2024.
1. Cabinet des modes, 15 mai 1786, 13e cahier, p. 100 - 2. Ibid., 1er avril 1786, 10e cahier, p. 75 - 3. Ibid., 1er juin 1786, 14e cahier, p. 106