Robe brodée
Égyptomanie
Si nos pièces les plus anciennes des collections textiles proviennent d’Égypte et témoignent des pratiques funéraires de l’époque pharaonique, cette robe raconte comment les découvertes archéologiques ont fasciné les foules et influencé des modes.
D’une passion à une source d’inspiration
Le décor de cette robe brodée, dont la coupe évoque les modes féminines des années 20, témoigne de l’engouement pour l’Égypte pharaonique, après la découverte en 1922 du tombeau de Toutankhamon par l’archéologue britannique Howard Carter. À la lumière des sources documentaires, le motif des broderies de cette robe pourrait être directement inspiré du décor d’une peinture murale de la tombe d’Amenhotep Houy, vice-roi de Koush à la fin de la XVIIIe dynastie sous le règne de Toutânkhamon, située à Gournet Mourraï, dans la nécropole thébaine.
Décryptage de ce modèle
Coupe rectiligne, longueur en dessous des genoux, taille basse et bras nus ; cette robe illustre la silhouette des années 1920 que l’on retrouve chez Paul Poiret, Suzanne Talbot ou encore Jeanne Paquin.
En écho à la vague d’exotisme qui s’empare de la mode, la ceinture plissée rehausse la ligne des hanches et évoque les pagnes noués à la taille, portés dans l’Égypte antique.
Coupée dans une toile de type mousseline de viscose fibranne, son décor brodé mécaniquement (possiblement réalisé avec une machine Schiffli), est disposé en registres superposés, formant de longues bandes semblables à des frises décoratives animées d’une procession d’animaux et de personnages portant des offrandes au Pharaon.
Pourquoi intégrer nos collections ?
Ce modèle illustre le regain d’intérêt des années 1920 pour les codes graphiques de l’Égypte antique et ses applications dans le domaine de la mode, une thématique que le musée illustre déjà dans ses collections, avec les productions des maisons de soieries lyonnaises telles que Bianchini Férier, Coudurier Fructus Descher et Schulz.
REMERCIEMENTS
Cette robe à décor égyptisant a intégré les collections en 2024, grâce à la donation de La Société des Amis du Musée (SAM), association de loi 1901 créée en 1926, dont l’une des vocations est d’aider le musée à enrichir ses collections.