EXPOSITION "COMMENT M’HABILLERAI-JE ? SE VÊTIR SOUS LA RÉVOLUTION FRANÇAISE (1789-1804)"
Domaine de Vizille - Musée de la Révolution française, du 28 juin au 10 novembre 2024
INFORMATIONS PRATIQUES
Exposition "Comment m’habillerai-je ? Se vêtir sous la Révolution française (1789-1804)
Du 28 juin au 10 novembre 2024
Domaine de Vizille - Musée de la Révolution française
Place du Château - 38220 Vizille
Le musée des Tissus et des Arts décoratifs contribue avec le prêt de trois costumes historiques, à revenir sur le contexte d’une mode en pleine (r)évolution.
Dans la société française de la fin du XVIIIe siècle, marquée par la culture des apparences, dans quelle mesure la rupture que constitue la Révolution française se reflète-t-elle dans la manière de se vêtir ? L’exposition « Comment m’habillerai-je ? Se vêtir sous la Révolution française (1789-1804) », se propose de répondre à cette question.
Le vêtement, et plus largement la mode, se font, sous la Révolution, le reflet individuel et collectif, conscient ou inconscient des bouleversements sociétaux et politiques que connaît la France d’alors. L’exposition présente ces transformations à l’aide de textes, d’objets, d’iconographie et d’estampes, médium de diffusion par excellence des modes, des symboles politiques et des idées.
Cette exposition conçue et organisée par le Musée de la Révolution française et la Bibliothèque nationale de France, s’inscrit dans la saison culturelle « Des habits et nous », portée par le Département de l’Isère.
LES OEUVRES PRÊTÉES
ROBE À L’ANGLAISE
Sous le règne de Louis XV, l’Angleterre influence la mode masculine et féminine française. Apparue en France dans les années 1770, la robe dite à l’anglaise, se caractérise par sa simplicité, composée d’un corsage fermé sur le devant avec une pointe dans le dos et d’une jupe. L’anglomanie vestimentaire libère du panier, au profit d’une silhouette plus naturelle, comme en témoigne le modèle du musée, confectionné dans un satin écru brodé de fleurs au point passé et galonné de passementerie en soie.
Gilet d'homme
Lorsque la veste du costume masculin, perd ses manches vers 1720, elle devient gilet, composant avec l’habit et la culotte, l’habit à la française.
Vers la fin du XVIIIe siècle, le gilet est précieusement décoré sur la partie visible ; revers de col, les poches et les boutonnières. Comme ce modèle brodé d’un décor de semis de fleurettes et de paons sur le bas, rehaussé de paillettes et de strass serti de cannetille métallique argent. Un soin tout particulier est apporté dans le décor des boutons, recouvert ici, de filé argenté. Le devant est généralement confectionné dans une étoffe luxueuse, ici un taffetas, alors que la doublure et le dos, sont dans une toile plus ordinaire, ici de lin et de coton.
Apogée de l’élégance et de la noblesse, ce modèle de gilet se raréfie face aux événements peu favorable de la Révolution.
"Frac" ou l'habit d’incroyable
Dérivé de l’anglais « frock coat » le frac désigne un manteau d’homme à grands revers rabattus, avec double boutonnage croisé, porté fermé sur un gilet court de couleur contrastante.
La longueur est raccourcie sur le devant et rallongée dans le dos par deux pans fendus d’une série de plis groupés, retenus aux extrémités par deux boutons. Les revers de poches visibles sur les hanches, sont purement décoratifs. Les fonds de poches sont en réalité, placés dans les plis arrière, pour ne pas « casser » la silhouette.
Le frac des incroyables connaît des évolutions par rapport au modèle anglais, en comblant le col d’une cravate démesurée nouée sur le devant, dans laquelle s’enfonce le menton. Si les incroyables sont parfois victimes d’altercation par les jacobins ou les militaires, ils incarnent la mode à suivre sous le Directoire.
Le modèle conservé par le musée est taillé dans un taffetas bleu changeant, à effet de côtes, donnant l’illusion d’un cannelé. Les boutons ciselés et peint joue l’effet trompe l’œil d’un tissu rayé.